Limaces et campagnols, des locataires indésirables ?
Qui n'a pas bondi face aux dégâts occasionnés sur leur cultures chéries par les nombreux "ravageurs" qui s'invitent dans votre jardin ?
Pour ma part, les altises perforent toutes les crucifères au printemps. Les oiseaux, pigeons et autres, broutent au hasard mâches, persils, salades ou navets. Les écureuils dépouillent mes noisetiers et des lapins parcourent mes plantations. Tous ces petits animaux s'invitent au jardin et j'observe régulièrement que ces derniers profitent pleinement de ce garde-manger providentiel.
Certains de ces habitants ne sont visbles que par leurs dégâts, c'est le cas du campagnol ou rat taupier (Arvicola amphibius) qui vit essentiellement sous terre. Il creuse des galeries en permanence, dérangeant les plantations et les dévorant quand elles sont à son goût.
bette mangée par la racine
les campagnols raffolent de mes betteraves
Concrètement, il est impossible de se débarrasser de ce petit animal. Les pièges ou le poison semblent être des luttes incessantes. Les moyens de luttes naturels peuvent peut-être limiter la population. J'ai la chance d'avoir un bois quasiment pas entretenu collé à mon jardin qui offre un refuge idéal pour les chouettes, hibous et renards et autres petits prédateurs. Je compte, en plus de quelques fruitiers présents dans le jardin, installer des perchoirs pour favoriser la prédation. Des purins répulsifs sont également préconisés et j'ai testé une préparation à base de feuilles de sureau. Expérience à poursuivre. J'essaye également d'obturer les trous d'évacuation avec des bouts de bois et de détruire les galeries. Cela surtout pour combler les vides dans le sol. Je préserve également l'euphorbe épurge citée comme répulsif naturel.
Euphorbe épurge censée repousser les campagnols
Toutes ces actions confrontées à mes observations me conduisent à penser qu'il faut surtout considérer les campagnols comme des habitants légitimes de cet écosystème. Après tout, ils travaillent et enrichissent le sol de manière écologique à moindre frais.
D'autres petites bestioles se laissent admirer sans difficulté, sans doute à cause de leur lenteur. C'est l'un des pires cauchemeards du jardinier : la limace.
Limace rouge ou grande loche (Arion rufus)
La limace est très vorace et s'attaque à un bon nombre de végétaux. Si votre jardin est très entretenu, débarassé des herbes spontannées (mauvaises herbes) et que le sol est biné et non paillé, vous limitez les abris potentiels de cette bestiole. Mais vous lui offrez comme seul repas vos plantations. Finalement, elle se planque dans vos plants et rien ne l'incite à se déplacer dans le désert que vous avez mis en place.
Limace dégustant une fleur de courgette
une tomate
une fleur de tournesol
A l'inverse, en ne pratiquant pas un désherbage effrené, les limaces se contentent souvent de ce qu'elles rencontrent sur leur chemin. Elles se balladent dans le jardin et ne s'attardent pas nécessairement sur une plante isolée qui lui offre l'unique gîte et couvert à des mètres alentours. Elles trouvent des abris un peu partout notament dans les trous laissés par les campagnols.
les limaces apprécient aussi les feuilles d'orties
les fleurs d'asteracées, ici une Picride fausse vipérine (Helminthotheca echioides)
Le compostage direct, notament les épluchures disséminées aux pieds des cultures offrent également un repas fort apprécié des limaces. Celle-ci se gavent et doivent donc avoir moins d'appétit pour vos plantes.
Vous l'aurez compris, il est une fois de plus difficile d'éliminer les limaces sans employer de produits chimiques ou biologiques et autres pièges à bière. Des méthodes consistant à déposer un paillage rendant la progression des limaces difficiles sont aussi possible : coquilles d'oeufs, cendres, marc de café ... Ces techniques alternatives peuvent s'avérer très utiles pour les jeunes plantations.
En cette période de fin d'été, avec le retour de l'humidité et la chaleur, les limaces sont très actives. Elles sont partout dans le jardin. Il peut être interressant de les ramasser et les déposer loin de vos cultures. D'autant plus que, comme j'ai pu l'observer, les limaces semblent profiter de ce temps, radieux pour elles, afin de se reproduire. Il ne fait aucun doute, qu'elles en profiteront pour installer leurs progéniteurs dans votre jardin.
limaces en plein ébats
Enfin, on peut également sur les nombreux prédateurs naturels tels que les hérissons et les des oiseaux, à condition de ne pas utiliser de produits chimiques. Un autre prédateur moins connu parasite également les limaces, les puces.
limace à l'agonie parasitée par des puces
Mais une fois de plus, il est évident que rien n'empêchera les limaces d'exister et de prospérer au jardin. A vrai dire, lutter contre un quelconque habitant du jardin, c'est lutter contre la nature. Vaste tâche dont on connaît évidement l'issue.
Tous les êtres vivants qui peuplent mon jardin,
ne sont pas des locataires indésirables.
Ils sont les propriétaires de ces lieux et je suis leur hôte,
en échange je leur fait la cuisine.